LITURGIE - 01 ÉLARGIR LES HORIZONS.
Qu’est
ce que c’est que la Liturgie?
Quelqu’un pense à des rites, des gestes, des livres (on appelle ça des
rituels). C'est insuffisant.
Un anniversaire. On fait une fête. Sur le
champ de bataille des hommes se battent avec courage, certains reviennent avec
honneur et gloire, d’autres malheureusement tombent. On remet des médailles, on
commémore les « tombés au champ d’honneur ». Le printemps revient et
on organise une fête avec des danses, des décorations floréales. Ce sont des
Liturgies.
Donc une liturgie c'est un mode codifié
et symbolique pour « représenter-vivre » un événement de vie (vivre à
travers la représentation codifiée, symbolique, que la célébration liturgique
soit l’évènement en soi ou bien qu’elle se réfère à un évènement précédent,
plus ou moins loin dans le passé). Le degré de codification ou de spontanéité
varie sans une règle vraiment fixe. Plus un groupe est nombreux et hétérogène
plus il a tendance a avoir besoin d’éléments codifiés pour pouvoir agir de
concert. Dans le cas de nos sacrements, le cœur est rigidement codifié par
l’autorité légitime (on a vu le cas des baptêmes aux USA récemment (« nous
te baptisons… ») qui a remis en cause jusqu’à plusieurs ordinations
sacerdotales). Cette présence de l’autorité légitime pour le bon ordre d’une
liturgie ou pour sa validité la rend officielle.
Il y a
donc différentes liturgies :
Il y a les liturgies intimes, familiales, communautaires, officielles. Il y a
des liturgies :
-
Cosmiques :
célébrer le soleil, les étoiles (comme divinités), les saisons et la nature…
-
Historiques :
un évènement du passé dont on garde une mémoire vive.
-
D’Initiation
(faire entrer dans une communauté, comme l’Église même ou un ordre religieux,
ou franchir des étapes à l’intérieur de celles-ci : ordination
presbytérale et début de ministère paroissial pour un curé, deux liturgies
différentes, etc.). Le parcours fondamental
-
Entre cosmique et historique apparait une distinction importante sur le Temps. Chronos et Kayros. Le temps chronologique est le temps qui passe, le kayros est le moment favorable, positif (qui sauve). Les Liturgies cosmiques sont des kayros seulement dans certains cas comme dans le passage de la mauvaise à la bonne saison. C'est la pâque primitive des sémites pasteurs, le premier degré de notre Pâque. La même chose pour la fête des Lumières (Hannukah, Sol Invictus) qui sera associé à la naissance de Jésus.-
Spécialement
dans les fêtes historique apparait aussi la notion de mémorial. On fait
mémoire, c'est-à-dire on tient vive la mémoire d’un évènement heureux ou
triste. Les juifs sont de façon très spéciale le peuple de la mémoire. Ils ont
un sens de l’équilibre mental très important. Pour chaque moment heureux on
fait une fête. Pour les moments tristes (exil, destruction du Temple, jeûne
etc.) on essaie de regrouper plusieurs évènements en une seule célébration.
Quand arrive l’année bissextile (les juifs ont un calendrier lunaire et chaque
4 années environ ils ont besoin de redoubler un mois entier) ils ont choisi le
mois de Adar (+/- Mars) parce que en ce mois là il n’ya pas de jeûnes ni de
fêtes tristes ! Grande sagesse inspirée ! Mais on découvre que c'est
plus qu’une simple mémoire, c'est un mémorial. C'est-à-dire que l’évènement qui nous a sauvé dans le passé se
re-présente avec toute son efficacité.
Quels sont les sacrements d’Initiation
pour nous ? Baptême, Chrismation, Eucharistie.
Quelques
annotations sur le Baptême et l’Initiation Chrétienne.
Tout ensemble ou séparé ? Orient et
Occident. Ductilité de l’Église catholique romaine. Exemple des lectures de la
messe en Grèce .
Parabole du fils prodigue. Les trois
étapes du retour et de la réintégration du fils prodigue sont celles de
l’Initiation chrétienne. Veste blanche, anneau et sandales, banquet.
Sens de l’onction sacrée dans la Bible, de
la Chrismation et de l’Eucharistie dans le rituel du Baptême (onction chrismale
et Notre Père, demande du pain).
Baptistère monumental de Naples :
san Giovanni in Fonte, et parcours d’initiation.
On
constate donc que pour une liturgie il y a des éléments permanents.
Une Assemblée. Même au moment où
l’Assemblée s’était le plus perdue, l’Église voulait que pour la célébration de
l’Eucharistie il y ait la participation de baptisés. S’il y avait une seule
personne (ce devait être un homme pour
éviter les « Unions mystiques » douteuses et dangereuses). Voir le
cas de Charles de Foucauld avec le médecin protestant de Tamanrasset.
Quelqu’un ou plusieurs personnes qui
animent et dirigent cette Assemblée, en particulier une personne qui la
préside.
Des Signes (objets, gestes, vêtements,
organisation de l’espace, etc.)
Des Paroles (textes, proclamations,
invocations, bénédictions, etc..
LA LITURGIE MÊME QUAND ELLE RESTE ÉGALE A
SOI MÊME DANS SA STRUCTURE, CHANGE AU COURS DES SIÈCLES ET SELON LES
LIEUX.
Ceux qui veulent rester dans l’Église
mais continuer à célébrer selon le rite préconciliaire, ne célèbrent pas selon
la réforme définie après le Concile de Trente et promulguée par le pape Pie V
(1570) mais selon l’édition du Missel défini en 1962 par le Pape Jean XXIII. Ce
sont des réformes de détail, comme le Missel de 1570 avait introduit des
réformes marginales par rapport au Missel de 1474, mais ce sont des
changements. En effet l’autorité du Pape vit dans la personne du Pape, aucun
Pape particulier ne peut s’arroger l’autorité des papes futurs. La prétention
que saint Pie V ait déclaré inamovible la liturgie et en particulier le Missel
de 1570 est donc fausse tant dans son principe que dans la réalité historique. Et
en particulier, avant le Concile, Pie XII dès 1946 avait institué une
Commission pour la réforme de la Liturgie et en 1955 avait profondément réformé
la Veillée pascale et la liturgie de la Semaine Sainte. Ce que saint Pie V a
fait est ce que font tous les Papes : que personne n’ose changer ce qu’ils
ont défini, contre l’autorité du Pape.
(voir la suite dans le post du 09 novembre 2020)
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